Anthony Ravel, Mohammed Adaci, Mustapha Bensalah, Anne-Lise Charruault, El Mabrouk Essid, Hayet Khayati AMmar, Wissem Marzougui, Mohammed Mahboubi, Fateh Mebrouk, Gilles Merzeraud, Monique Vianey-Liaud, Rodolphe Tabuce, Laurent Marivaux
Geodiversitas 38 (3), 355-434, (30 September 2016) https://doi.org/10.5252/g2016n3a3
KEYWORDS: Chiroptera, radiation, Éocène, Afrique du Nord, cladistique, paléobiogéographie, genres nouveaux, espèces nouvelles, Eocene, NORTH AFRICA, cladistics, Paleobiogeography, new genera, new species
Cette étude intègre des faunes inédites de chiroptères fossiles découvertes lors de plusieurs campagnes de terrain réalisées en Afrique du Nord. Il s'agit de localités fossilifères datées de l'Éocène inférieur à moyen de Tunisie (Chambi) et d'Algérie (Glib Zegdou). Les différentes analyses systématiques et cladistiques réalisées sur ce matériel fossile, essentiellement constitué de dents isolées, ont permis d'apporter de nombreux éclaircissements sur les modalités évolutives de la radiation des premiers microchiroptères modernes. Ces nouvelles faunes ont livré pas moins de huit nouveaux taxons répartis dans cinq familles modernes bien identifiées : un Necromantidae (?Necromantis fragmentum Ravel, n. sp.), deux Hipposideridae Miller, 1907 (?Palaeophyllophora tunisiensis Ravel, n. sp. et Hipposideros (Pseudorhinolophus) africanum Ravel, n. sp.), trois Emballonuridae Gervais in de Castelnau, 1855 (Vespertiliavus kasserinensis Ravel, n. sp., ?Vespertiliavus aenigma Ravel, n. sp., et Pseudovespertiliavus parva Ravel n. gen., n. sp.), un Nycteridae (Khoufechia gunnelli Ravel n. gen., n. sp.) ainsi qu'un Vespertilionidae indéterminé. Deux autres taxons sont également répertoriés (Chambinycteris pusilli Ravel n. gen., n. sp. et Drakonycteris glibzegdouensis Ravel n. gen., n. sp.), mais leur morphologie dentaire originale ne permet pas de les attribuer de manière formelle à des familles connues. Deux analyses cladistiques permettent de clarifier les positions phylogénétiques des taxons les mieux documentés. Par ailleurs, elles mettent en évidence l'existence d'un axe majeur de dispersion des chiroptères Hipposideridae et Emballonuridae depuis l'Afrique du Nord vers le Sud de l'Europe durant l'Éocène moyen.