Emmanuel Côtez, Anne Mabille, Chloë Chester, Emmanuelle Rocklin, Thierry Deroin, Laure Desutter-Grandcolas, Joséphine Lesur, Didier Merle, Tony Robillard, Laurence Bénichou
Zoosystema 40 (1), 1-40, (30 January 2018) https://doi.org/10.5252/zoosystema2018v40a1
KEYWORDS: Publication taxonomique, publication numérique, flux continu, rétronumérisation, XML
1802 : le tout jeune Muséum devient éditeur scientifique et publie les premières Annales. 2018 : presque 220 ans plus tard, les périodiques du Muséum sont publiés en flux continu, disponibles en accès libre diamant et au format XML. Cette modernisation technologique opérée par l'équipe des Publications scientifiques s'est étalée sur 20 ans.
En 1997, les Bulletins du Muséum national d'Histoire naturelle changent de forme et prennent les noms des périodiques que nous connaissons aujourd'hui. La Section A, Zoologie, biologie et écologie animales devient Zoosystema ; la Section B, Adansonia : Botanique, Phytochimie devient plus simplement Adansonia ; enfin, la Section C, Sciences de la Terre, paléontologie, géologie, minéralogie devient Geodiversitas. La revue Anthropozoologica, quant à elle, rejoint les rangs des journaux scientifiques du Muséum en 2004, pour ses vingt années d'existence. Elle est suivie par l'European Journal of Taxonomy (EJT), lancée en 2011, qui jouera un rôle d'incubateur pour la mise en place de nouvelles technologies pour les revues du Muséum.
Dès 1997, celles-ci entrent de plain-pied dans l'ère des revues scientifiques internationales. Car au-delà d'un simple changement de format, c'est leur mode de fonctionnement dans son intégralité qui vit une véritable révolution : alors que les Bulletins étaient gérés par l'assemblée des professeurs du Muséum, le processus d'acceptation des nouveaux périodiques s'appuie désormais sur une évaluation par les pairs, et chaque revue, gérée par un rédacteur en chef, est cautionnée par un comité scientifique composé d'experts internationaux reconnus. Alors que les Bulletins héritaient d'une longue tradition académique, les nouveaux journaux se dotent de titres courts, favorisant la citabilité des articles d'une part, le bon référencement de la revue sur internet et par le Journal Citation Report d'autre part, ainsi que d'une maquette commune. La parution régulière des articles — les derniers vendredis de chaque trimestre — sur papier et sur internet à partir de 2000, et l'ouverture des revues aux articles en langue anglaise finissent de les professionnaliser aux yeux de la communauté scientifique internationale.
L'indexation par le Journal Citation Report et l'obtention d'un facteur d'impact pour Geodiversitas, Adansonia et Zoosystema d'abord, puis pour Anthropozoologica et, enfin pour le tout jeune EJT, consacreront ces efforts. L'élargissement régulier de la distribution des revues du Muséum ces vingt dernières années, via les échanges de la Bibliothèque centrale au départ, puis via le site des Publications scientifiques (en 1999, 2004 et 2015 pour la version actuelle) et le portail BioOne (en 2009), s'est aussi révélé une stratégie gagnante. Les articles publiés dans les revues du Muséum sont désormais distribués dans plus de 2 500 universités, et accessibles en ligne, gratuitement et librement, sur le site internet des Publications scientifiques.
Les revues scientifiques du Muséum doivent accroître encore leur rayonnement et maintenir leur haute qualité technique et scientifique. Le passage à un flux de publication continu répond à une demande accrue de réactivité de la part des chercheurs. La conversion des articles au format XML permet, à la fois, l'archivage pérenne des articles et le renseignement des grandes bases de données de la recherche. La distribution des articles, d'un côté via le site des Publications scientifiques et de l'autre, via BioOne, ainsi que l'intégration des anciens numéros dans la Biodiversity Heritage Library permettront aux résultats scientifiques originaux confiés aux revues du Muséum de perdurer encore pendant des décennies.