Jacquemoud, F. D. Jordan (2015). Typification of Androsace pubescens DC. (Primulaceae). Candollea 70: 237–239. In French, English and French abstracts. DOI: http://dx.doi.org/10.15553/c2015v702a9
The name Androsace pubescens DC. (Primulaceae) is typified by designating a neotype in the “Prodromus” herbarium (G-DC). In order to follow as close as possible the original description and the protologue, the selected specimen comes from a limestone range near to the locus classicus and holds white flowers and an indumentum with simple hairs.
Introduction
En marge d'un travail relatif à la flore de la Haute-Savoie, nous avons eu à recourir au matériel original d'Androsace pubescens DC. (Primulaceae), provenant d'ailleurs de ce même département et il s'est avéré que le choix d'un néotype était nécessaire. En effet, non seulement l'examen des matériaux de l'herbier du «Prodromus» (G-DC) montre une hétérogénéité troublante des spécimens conservés sous le nara. A. pubescens, certains d'entre eux appartenant ì Androsace helvetica (L.) All. espèce bien distincte, mais encore, aucune récolte ne répond exactement aux données du protologue, ce qui rend le choix d'un lectotype impossible. Le néotype, choisi de manière à rester au plus près des indications du protologue de la description originale, est un spécimen récolté dans le massif calcaire des Bornes (Haute-Savoie, F-74), massif qui englobe les deux premières localités citées par de Candolle.
Typification
Androsace pubescens DC. in Lam. & DC., Fl. Franç. ed. 3, 3: 438. 1805.
Eléments du protologue: «Cette espèce croît parmi les rocailles dans les Alpes; elle a été trouvée par mon frère, au mont Saxonet et au grand Bornan près Genève: on la retrouve probablement dans les Alpes du Dauphiné (Vill.)? etc.»
Neotypus (désigné ici): FRANCE. Haute-Savoie: «Androsace pubescens Dec / Vallée du Reposoir» [Massif des Vergys], s.d., Anon. s.n. (G-DC [G00139396]!).
Le néotype est un seul spécimen, à savoir celui fixé sur la partie supérieure droite de l'étiquette (fig. 1).
Notes. - Il est nécessaire de se remettre dans le contexte de l'époque par rapport à l'usage, à l'acception et à la précision relativement lâche des noms d'entités géographiques, en particulier ceux des chaînes de montagne, figurant tant sur les étiquettes que dans le protologue. Androsace pubescens DC., telle que l'a décrite son auteur, est une chasmophyte des parois calcaires subalpines et alpines, dont les premiers échantillons provenaient selon toute vraisemblance du Massif des Vergys (d'Est en Ouest, Bargy, Pointe Blanche et Jallouvre) dominant le Mont Saxonnet, la vallée du Reposoir et le Grand Bornand. La Vallée du Reposoir étant enserrée entre la chaîne des Aravis, au Sud, et celle des Vergys au Nord, qui comportent toutes deux des falaises calcaires, il n'y a aucun élément qui permet de deviner le lieu exact de la récolte. Dans l'usage de l'époque cependant, la «Vallée du Reposoir» désigne autant la vallée que les montagnes qui l'entourent, dont les plus accessibles sont celles de la chaîne des Vergys. De même, il serait peu réaliste de considérer le Grand Bornand s.str. comme «locus classicus», bien que cité dans le protologue. En effet, eu égard à l'usage de l'époque, la citation de Candolle, «[...] et au grand Bornan près Genève.» ne doit pas être prise au pied de la lettre: ce n'est certainement pas dans le village même qu'a pu être récoltée la plante, mais bien dans les montagnes voisines. Il n'est pas impossible cependant qu'un ou des échantillons aient pu être transmis ou vendus au frère d'A.-P. de Candolle par un collecteur local anonyme, précurseur de Eugène Bourgeau (1813–1877) et Joseph Moënne-Loccoz dit «Timothée» (1823–1900) dont les récoltes sont abondamment représentées dans les herbiers genevois, et originaires de Brizon, village très proche du mont Saxonnet et du Grand Bornand. Quant à la proximité de Grand-Bornand par rapport à Genève, elle est toute relative, plus de 40 km en ligne droite et quelques montagnes séparant les deux localités.
Le traitement d'Androsace pubescens DC. dans le vol. 8 du «Prodromus» (Duby, 1844: 48) n'apporte aucune précision quant au collecteur ni au lieu de récolte du matériel original.