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27 March 2024 Editorial
Nicola Schoenenberger
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The Conservatoire botanique in Geneva: 200 years old and more relevant than ever

In the vision of its founder Augustin-Pyramus de Candolle (1778–1841), the Jardin botanique and a “Botanical Museum”1 were part of an indissociable concept. The former was created in 1817 in the center of Geneva at the Bastions, and the Museum, subsequently named Conservatoire, was not built until 1824 and was to be “devoted to house the herbaria, seeds and botanical collections, provide me a workplace in the garden, establish a classroom for plant illustrators and house the instruments or models of the farming section”2. The fact that the Jardin botanique and the Conservatoire were founded seven years apart was probably a question of financial issues. The funds raised by public subscription in 1816 were entirely spent on the creation of the Garden. It was only thanks to a generous private donation that it was possible to complete the project by constructing the building of the Conservatoire.

With the foundation of the Conservatoire, Candolle's infrastructural work came to an end. The scientific work, carried on by his son Alphonse and grandson Casimir, continues to this day, more than a century after the Conservatoire et Jardin botaniques moved in 1904 from the original place to the current location next to the lake. In the meantime, the collections had grown so much that they could no longer be preserved in their original location due to lack of space, particularly following the bequest of the herbarium of Benjamin Delessert (in 1869), the largest private herbarium of that time. In the new building, other prestigious private herbaria and libraries were consecutively incorporated, notably those of Émile Burnat (in 1920), the Candolle dynasty (in 1921), and Edmond Boissier and his son-in-law William Barbey (in 1943).

Today, 200 years after its foundation, the Conservatoire et Jardin botaniques in Geneva houses one of the largest herbaria worldwide, with some 6 million specimens, a remarkable botanical library harboring most of the existing botanical publications in the field of systematics and floristics, and a living collection containing some 15,000 wild and cultivated plants. These collections are complemented by a seed bank containing rare and endangered species from Switzerland and a DNA bank preserving the genetic heritage of the plants we study.

Although the biological sciences have evolved considerably over the last two centuries, from Darwin's work on the evolution of species and Mendel's laws of heredity to the revolution in molecular genetics and computer science, our mission remains largely unchanged. We continue, in line with Candolle's objective, to “increase and disseminate knowledge”, and to “describe, name and classify” in the wake of Carl von Linné. Even today, we interact with scientists from all over the world, describing dozens of species new to science every year, publishing floras and scientific articles, collecting plants for the herbarium, and enriching the library. We train the botanists and gardeners of tomorrow and welcome large numbers of visitors to help raise awareness of the importance of the botanical sciences.

Over the last few decades, the global biodiversity crisis has brought institutes such as ours to the forefront, as actors responsible for providing answers to the crucial questions of mass extinction and climate change, questions that threaten the very survival of humanity. Never has the role of an institution like ours been so important. The directions are set, the objectives somewhat distant, but the work has already begun. The goals remain unchanged and we will continue to do what we have always done: increase and disseminate botanical knowledge in the tradition of our founder, Augustin-Pyramus de Candolle.

Éditorial
Le Conservatoire botanique de Genève: 200 ans et plus actuel que jamais

Dans la vision du fondateur Augustin-Pyramus de Candolle (1778–1841), le Jardin botanique et un «Musée botanique»1 faisaient partie d'un concept indissociable. Le premier a été créé en 1817 au centre de Genève aux Bastions, puis le Musée nommé par la suite le «Conservatoire» n'a été construit qu'en 1824 et devait être «consacré à recevoir les herbiers, graines et collections botaniques, à me donner un cabinet de travail au jardin, à établir une classe pour les dessinateurs de fleurs et à recevoir le dépôt des instruments ou modèles de la classe d'agriculture»2. L'intervalle de sept ans entre la création du Jardin botanique et celle du Conservatoire était vraisemblablement une simple question financière. Les fonds récoltés par souscription publique en 1816 ont été entièrement consommés pour la création du Jardin. Ce n'est que grâce à une généreuse donation privée, qu'il fut possible de compléter le projet en construisant un nouveau bâtiment, le Conservatoire.

Avec la fondation du Conservatoire, l'œuvre matérielle de Candolle s'achève. L'œuvre scientifique, poursuivie par son fils Alphonse et son petit-fils Casimir, continue en effet jusqu'à nos jours, plus d'un siècle après le déménagement en 1904 des Conservatoire et Jardin botaniques de l'emplacement original à leur site actuel près du lac. Entre-temps, en effet, les collections avaient pris une telle ampleur qu'elles ne pouvaient plus être conservées dans leur lieu d'origine faute de place, notamment après le legs de l'herbier de Benjamin Delessert (en 1869), le plus grand herbier privé de l'époque. Dans le nouveau bâtiment, d'autres prestigieux herbiers et bibliothèques privés suivront, notamment ceux d'Émile Burnat (en 1920), de la dynastie Candolle (en 1921), et d'Edmond Boissier et son gendre William Barbey (en 1943).

Aujourd'hui, 200 ans après sa fondation, les Conservatoire et Jardin botaniques de Genève abritent l'un des plus grands herbiers du monde, avec quelque 6 millions de spécimens, une remarquable bibliothèque botanique qui rassemble la plupart des publications botaniques existantes dans le domaine de la systématique et de la floristique, et une collection vivante de quelque 15'000 plantes sauvages et cultivées. Ces collections sont complétées par une banque de semences abritant des espèces rares et menacées de Suisse et une banque d'ADN préservant le patrimoine génétique des plantes qui font l'objet de nos recherches.

Bien que les sciences biologiques aient beaucoup évolué au cours des deux derniers siècles, des travaux de Darwin sur l'évolution des espèces aux lois de Mendel sur l'hérédité, jusqu'à la révolution de la génétique moléculaire et de l'informatique, notre mission reste en grande partie inchangée. Nous continuons, conformément à l'objectif de Candolle, d'«accroître et de diffuser les connaissances», et de «décrire, nommer et classer» dans le sillage de Carl von Linné. Aujourd'hui encore, nous interagissons avec des scientifiques du monde entier, décrivons chaque année des dizaines d'espèces nouvelles pour la science, publions des flores et des articles scientifiques, collectons des échantillons pour l'herbier et achetons des livres pour la bibliothèque. Nous formons les botanistes, les jardiniers et les jardinières de demain et accueillons un public nombreux dans le but de le sensibiliser à l'importance du monde végétal.

Au cours des dernières décennies, la crise mondiale de la biodiversité a placé des instituts tels que le nôtre au premier plan, en tant qu'acteurs chargés d'apporter des réponses aux questions cruciales de l'extinction de masse et du changement climatique, questions qui menacent la survie même de l'humanité. Jamais auparavant le rôle d'une institution comme la nôtre n'a été aussi important. Les orientations sont prises, les objectifs encore lointains, mais le travail a déjà commencé. Néanmoins, l'objectif ultime reste inchangé, nous continuerons à faire ce que nous avons toujours fait: accroître et diffuser les connaissances botaniques dans la lignée de notre fondateur, Augustin-Pyramus de Candolle.

Published by the Conservatoire et Jardin botaniques de Genève Open access article under Creative Commons Attribution Licence (CC BY 4.0)

Notes

[1] 1 Letter from A.-P. de Candolle to his wife Fanny dated April 2, 1824. [Archives de Candolle]

[2] 2 Letter from A.-P. de Candolle to his wife Fanny dated May 2, 1824. [Archives de Candolle]

[3] 1 Lettre de A.-P. de Candolle à sa femme Fanny datée du 2 avril 1824. [Archives de Candolle]

[4] 2 Lettre de A.-P. de Candolle à sa femme Fanny datée du 2 mai 1824. [Archives de Candolle]

Nicola Schoenenberger "Editorial," Candollea 79(1), 1-2, (27 March 2024). https://doi.org/10.15553/c2024v791a1
Published: 27 March 2024
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